« Hommage aux villages de France »

« Hommage aux villages de France » ayant accueilli des familles juives entre 1940 et 1945.

Une plaque commémorative a été posée sur la façade de la Mairie de Canari le 22 octobre 2010.

La pose de la plaque commémorative sur la façade de la Mairie a eu lieu le 22 octobre en présence du Président de l’Association M. Ernest HERZ, de M. Jean WOHL et de nombreuses personnalités.

Monsieur Maurice BAREFELD, Président d’honneur de l’Association « Hommage aux Villages de France » qui ont recueilli et sauvé des juifs traqués par les nazis et le gouvernement de Vichy durant la seconde guerre mondiale de 1939 à 1945 a écrit : « si la guerre a été sombre et dégradante pour beaucoup, elle a été glorieuse et digne pour la Corse et les Corses ».
C’est avec émotion et fierté que nous avons accueilli les représentants de l’Association pour cette cérémonie honorant la Corse et CANARI avec la pose d’une plaque commémorative rappelant des évènements indignes d’un monde dit « civilisé » qui, par la folie tyrannique et sanguinaire de certains dictateurs nazis ou fascistes et la démagogie forcée ou zélée de Vichy, ont fait plus de 55 millions de victimes dans le monde dont l’extermination programmée dans les camps de la mort de 6 millions de juifs jeunes ou vieux, femmes et enfants auxquels s’ajoutent Romanichels, Tsiganes et autres gens du voyage.
Heureusement que beaucoup d’entre eux ont pu réagir et échapper à une mort certaine.
C’est le cas de la famille de Monsieur Jean WOHL qui s’est réfugiée à CANARI, non sans avoir, auparavant, combattu et, dès 1943, continué de combattre l’ennemi et la barbarie.
En effet, dès 1939 le père de Jean WOHL, Emmanuel WOHL, originaire d’une famille juive de Hongrie qui vivait à Paris, s’est engagé pour lutter contre l’assaillant Allemand.
De retour à Paris, après la débâcle et la déportation de sa grand-mère au camp d’Auschwitz d’où elle ne reviendra pas, la famille WOHL fuit la capitale avec l’aide d’amis résistants et de républicains espagnols qui, connaissant l’existence de la mine d’amiante, aident Emmanuel WOHL à venir à Canari. Son épouse et son fils l’ont suivi après qu’il eut été embauché à la mine.
Ils sont restés à Canari jusqu’en 1946 et Jean a fréquenté l’école de Marinca, avec Mademoiselle ORSINI, sa première institutrice.
C’est à Canari que Jean WOHL a commencé ses premières brasses à la Marine de Canelle qui lui ont permis par la suite de passer par le Bataillon de Joinville et de porter une douzaine de fois le maillot de l’équipe de France de Water Polo.
L’oncle de Jean WOHL, Albert RUBEN, d’origine juive, Brigadier Sapeur Pompier a du fuir précipitamment Paris après avoir refusé d’éteindre l’incendie d’un hangar dans lequel se trouvait des automitrailleuses allemandes et après maintes péripéties a trouvé refuge à Canari. Dès la libération de la Corse en 1943 il s’engage dans l’armée, traverse la Méditerranée et fera partie de la 4ème division des tabors marocains. Sa citation à l’ordre du régiment mentionne : « Jeune gradé discipliné et dévoué. Au cours des campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne s’est toujours dépensé sans compter pour remplir les tâches qui lui étaient confiées. Du 1er au 16 décembre 1944, à Mulhouse a donné la mesure de ses moyens et a contribué pour une large part à la remise en état d’une partie du matériel de harnachement de la division ».
La présente citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze.
Ces nombreux actes de bravoure ont contribué et permis avec la Résistance organisée de l’intérieur, avec l’Armée Française reconstituée partant d’Afrique et avec l’apport massif de troupes alliées de vaincre l’ennemi et de libérer les peuples du joug du nazisme et du fascisme, mais aussi et malheureusement de découvrir les horreurs des camps de concentration.

Cette plaque commémorative, c’est pour rendre vivace le souvenir de millions de victimes, dont beaucoup étaient très jeunes, et faire en sorte qu’il ne s’efface jamais de la mémoire pour le transmettre aux générations futures.
Cette reconnaissance, qui remémore une époque douloureuse de notre histoire, va droit au cœur des Canarais et à travers Canari à toute la Corse qui a été ainsi honorée et gratifiée.