Sise dans les anciennes caves du couvent de Saint-François (1506), l’exposition permanente « Costume traditionnel » du Conservatoire du Cap Corse de Canari est une création récente, unique dans l’île. Récemment restaurées, les caves abritent des mannequins habillés selon les usages en pratique dans la Corse du XIXe siècle. Au total, neuf mannequins, huit femmes et un homme, dont les costumes ont été réalisés par l’atelier de couture de l’Anima Canarese à partir des travaux de recherche de l’ethnologue Rennie Pecqueux-Barboni.
La richesse des costumes et leur diversité varient en fonction du rang social des femmes. Mais la caractéristique commune de tous les costumes de femmes est le nombre de jupons qu’elles cachent en dessous leurs jupes. Sept au total, qui vont du jupon de nuit au jupon le plus élégant. Toutes, depuis la paysanne jusqu’à la riche villageoise, portent mantilles, fichus et foulards. Seule change, avec chaque région, la façon de nouer la coiffe. La cocarde épinglée sur le plastron est réservée aux femmes mariées. Seul au milieu des femmes, le berger. Un « pilone », lourd manteau en poil de chèvre (imperméable), recouvre pantalon de velours et gilet. Cette tenue – qui est aussi celle du chasseur -est complétée par une burette remplie de poudre et par un fusil.
Dès 1890, sous l’influence de la mode française et de la mode italienne, le noir fait son apparition dans les tenues vestimentaires. Mais il faut attendre le lendemain de la Première Guerre mondiale pour que la couleur noire se généralise et que disparaissent les couleurs et fantaisies.
Panneaux explicatifs et photos illustrent ce bel ensemble. Ainsi qu’une vidéo qui montre les étapes de l’habillement des villageois(es), puis un défilé de mode devant l’église Santa Maria Assunta.
Dans la boutique d’accueil, les visiteurs peuvent trouver affiches, cartes postales, bourses et bijoux. Sans oublier les poupées en costume traditionnel, habillées par les habiles couturières du village.
A. Paoli